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INTRODUCTION

En septembre 1948, les lecteurs du journal TINTIN découvrent les premières planches d’une toute nouvelle série, appelée les aventures de Bob et Bobette.  C’est par le titre inédit,  « Le Fantôme espagnol » que le jeune dessinateur anversois, Willy Vandersteen, qui a rejoint l’équipe du prestigieux journal depuis peu, propose aux lecteurs francophones de découvrir ses héros.  Mais comment et pourquoi ce dessinateur déjà bien populaire dans le nord du pays et en Hollande s’est-il retrouvé dans ce qu’il appelle « une si fine équipe » ?  A travers  cet article, découvrez l’expérience de celui que Hergé a appelé « le Breughel de la bande dessinée », au sein de l’équipe du journal TINTIN. 

Scan 20211108 105101 2LE JOURNAL TINTIN
 

Pour bien comprendre cette incroyable expérience, il est nécessaire de se replonger dans le décor.  C’est le samedi 26 septembre 1946, que paraît le tout premier numéro du journal TINTIN proposé par Raymond Leblanc, fondateur des éditions du Lombard.  Dés le premier numéro, l’hebdomadaire s’impose par sa qualité et le très haut niveau des séries qu’il propose.  Tout témoigne d’un très grand professionnalisme et le journal se situe bien au-delà de ce que la concurrence propose alors.  Une mise en page aérée et structurée, des couleurs choisies avec le plus grand soin, et des textes en équilibre avec les dessins.  Quel est donc le secret de cette revue ?  La réponse est simple, c’est Hergé qui en est le directeur artistique.  Et dès le début, le magazine connaît un succès foudroyant puisque le soir même de sa naissance il ne reste plus un seul numéro de disponible sur les 40.000 exemplaires imprimés. 

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KUIFJE, LA VERSION FLAMANDE DU JOURNAL TINTIN

Si le succès du journal TINTIN est sans précédent dans sa version francophone, il n’en va pas de même pour sa version flamande, KUIFJE.  Il faut dire que cela ne fait pas très longtemps que les éditions Casterman proposent les aventures de TINTIN dans sa version néerlandaise.  Mais cela fait déjà un certain temps que Hergé suit le succès croissant du jeune dessinateur de Bob et Bobette.  Il n’est donc pas un inconnu ni pour lui, ni pour les autres collaborateurs du journal.  Et c’est ainsi que Raymond Leblanc demande à Willy Vandersteen de rejoindre son équipe.  Son idée, grâce au journal TINTIN, faire connaître les héros de Vandersteen au public francophone.  En contrepartie, comme les aventures de « Suske en Wiske » sont déjà très populaires en Flandre et au Pays-Bas, proposer des histoires inédites de ces héros pour le journal « Kuijfe » inciterait les lecteurs flamands à acheter le journal.  Willy Vandersteen a tout de suite accepté.  Qui refuserait de faire partie d’une si fine équipe ?  Finira-t-il de dire lors de certaines interviews. 

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DES DEBUTS DIFFICILES

Dés le début, Hergé considère les dessins de Vandersteen comme beaucoup trop caricaturaux et l’humour un peu trop vulgaire.  Les dessins étaient selon lui trop brouillons et on manquait de lisibilité.    Le jeune Willy le reconnaîtra à plusieurs reprises, qu’avant son passage au journal Tintin, il ne se souciait guère ni des perspectives, ni des proportions.  Le jeune dessinateur laissait juste glisser son crayon.  Mais Hergé, en grand perfectionniste, désirait que l’ensemble des séries proposées par le journal, suivent les mêmes règles, celle de la ligne claire.  En effet, ce que le jeune Vandersteen proposait à cette époque ne cadrait pas avec le côté «chic et bourgeois » de la revue.  Le jeune artiste va donc devoir discipliner son crayon et mettre des garde-fous à son imagination débordante.  Bien qu’il sait qu’il n’arrivera probablement pas au degré d’épuration d’Hergé, le jeune dessinateur se plie aux exigences malgré le fait qu’il est déjà un dessinateur confirmé en Flandre et en Hollande.  Et c’est ainsi qu’Hergé obtient ce qu’il désire, des personnages à l’allure plus nette et une visibilité de bonne mouture.  Hergé aura d’autres exigences comme celles de retirer de la série, Le professeur Barabas, la Tante Sidonie et Jérôme pas assez crédibles au goût du directeur artistique. 

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LES EXIGENCES DE STANDAARD

Dès le début, la condition posée par Standaard est que les éditions du Lombard ne s’occupent que de la version française.  La version destinée aux flamands reviendra à Standaard.  C’est à partir de cette époque qu’une véritable rivalité va s’imposer entre les éditions Standaard et les éditions du Lombard face à la sortie des aventures de Bob et Bobette proposés en albums et traduit en français.

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DE VERITABLES CHEF-D’ŒUVRE

Au cours de la période pendant laquelle Willy Vandersteen travaillera pour le journal TINTIN, et qui s’échelonnera de septembre 1948 à septembre 1959, le talentueux dessinateur proposera huit aventures de Bob et Bobette dont six seront proposées en album par les éditions du Lombard.

1 – Le Fantôme espagnol

2 – La clef de bronze

3 – Le casque Tartare

4 – Le trésor de Beersel

5 – Le gladiateur-mystère

6 – Les martiens sont là !

7 – Les masques blancs

8 – La cavale d’or

A noter que l’album la clé de bronze ne sera proposé qu’en 1957 et sera le dernier album proposé par les éditions du Lombard.  Les deux derniers albums ne sortiront jamais aux éditions du Lombard, mais bien pus tard dans la collection classique rouge.

 

Fin de la première partie.

A suivre …

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